6 expositions incontournables à Paris cet été

Enfin, les températures augmentent, ce qui rend agréable la flânerie dans les rues ensoleillées deParisen visitant quelques galeries. Du moins, c'est ce queVogue Francesuggère ce mois de mai. De la première exposition personnelle àFrancede l'artiste américaine Gwen O'Neil aux œuvres inoubliables du peintre Marc Chagall, les éditeurs deVogue Franceles ont sélectionnées comme expositions incontournables à Paris (et ailleurs en France), présentées par ordre chronologique de leurs dates de clôture.

Une version de cet article a été initialement publiée dans Vogue France. Traduit du français par Natasha Hersman.


Gwen O'Neil,Passage de montagne, 2024, Acrylique sur toile, 152,4 x 198,1 cmGwen O'Neil / Avec l'aimable autorisation de l'artiste et Almine Rech Photo : Josh Schaedel

Gwen O'Neil,Par-dessus les Crêtes et à travers les ColsàGalerie Almine Rech

Dates :Maintenant jusqu'au 14 juin

Gwen O'Neil, peintre abstraite née en 1992 àNew Yorket basé àLos Angeles, a fait de la nature le centre névralgique de ses toiles. Un cœur vivant, si bien que ses coups de pinceau s'imposent comme des mouvements puissants, aussi forts que les vents les plus violents et les marées les plus intenses. Pour y parvenir, elle tamponne ses toiles avec une méthode précise, visant à créer ses tourbillons reconnaissables d'un seul coup d'œil. Une manière pour l'artiste de faire dialoguer éléments cosmiques et quotidiens, alors qu'elle admire chaque soir le crépuscule coloré de Los Angeles, les coquillages en spirale qui peuplent ses plages et les formes hypnotiques des étourneaux migrateurs.

LeGalerie Almine Rech, basée à Paris depuis 1997, accueille la première exposition française de l'artiste américain. «Le travail de Gwen O'Neil m'a immédiatement captivé lorsque j'ai vu pour la première fois l'un de ses tableaux», explique le galeriste dans un communiqué. "Son travail est unique dans le sens où elle peint ce que l'on pourrait appeler des images abstraites, mais c'est une vision de l'espace, du spectre de couleurs dans le ciel où se produisent des chorégraphies de murmures, de longueurs d'onde de lumière et de couleurs." IntituléPar-dessus les crêtes et à travers les cols, l'exposition se concentre sur les phénomènes météorologiques qui fascinent l'artiste et qui bercent son quotidien en Californie du Sud.

Hernán Bas,Le dernier gardien du dernier musée sur Terre, 2024, acrylique sur toile, 274,3 x 213,4 cmSilvia Ros / Avec l'aimable autorisation de l'artiste et Perrotin

Hernán Bas,Le premier et le dernieràGalerie Perrotin

Dates :Maintenant jusqu'au 1er juin

Originaire de Miami,Floride, Hernan Bas est un portraitiste intrigant dont les figures masculines solitaires peuplent des toiles apaisées et légèrement inquiétantes. Comme toujours, ses figures sont entourées de doute, au cœur d’une profonde introspection. C'est comme si le peintre les avait capturés à cet instant précis, sans s'en rendre compte, pour un bref instant d'une rare intimité. Un instant suspendu. Interrogé sur ces hommes enfermés dans leur solitude, Bas aime répondre que ce sont des artistes qui n'ont jamais existé, comme pour leur donner une qualité insoupçonnée, une pointe de mystère. C'est du moins l'idée derrière sa série la plus célèbre, intituléeLes conceptualistes. Cependant, àGalerie Perrotin, l'artiste a choisi de présenter un autre de ses sujets de prédilection.

Diplômé de la New World School of the Arts deMiamien 1996, Hernan Bas, comme beaucoup d'autres peintres avant et après lui, s'intéresse beaucoup à la frontière entre réalité et fantasme. DansLe premier et le dernier, il présente de nouveaux portraits aux références extraordinaires où la réalité est déformée à son gré. Le point de départ de sa réflexion ? L'époque où un touriste était surpris en train de graver son nom sur le Colisée de Rome. "Même si cet acte était loin d'être admirable, il m'a rappelé le genre d'endroits auxquels les gens ressentent le besoin d'attacher leur nom (littéralement)", explique Bas dans un communiqué. "C'est un acte de tentative d'immortalité à une échelle mineure."

Lampe Katinka,5060247, 2024 60 × 50 cm, Huile sur linAvec l'aimable autorisation de Katinka Lampe

Katinka Lampe et Janine van Oene,Fils croisésà laLes Filles du Calvaire Gallery

Dates :Maintenant jusqu'au 15 juin

Fils croisés, une exposition créée parLes Filles du Calvaire Gallery, a l'honneur de présenter le travail non pas d'un mais de deuxNéerlandaisartistes : Katinka Lampe, pour sa septième exposition à la galerie, et son invitée, l'artiste émergente Janine van Oene. L'exposition est un dialogue entre deux femmes aux identités et processus créatifs distincts, à la croisée de l'abstraction et de l'art figuratif, du lyrisme et du formalisme. Néanmoins, malgré leurs différences, l’émotion qui imprègne leur art leur sert de terrain d’entente.

Fascinée par les notions d'identité et de relations sociales, mais surtout par la couleur, les peintures de Katinka Lampe (née en 1963 à Tilburg,Pays-Bas) sont littéraux et directs, mais ils ont aussi une qualité fantaisiste qui frise le surréaliste. Pour elle, le portrait devient un concept et elle évite de capturer ses sujets de manière trop formelle, préférant conserver leurs traits les plus distinctifs. C'est cet aspect fragmenté qui rejoint l'univers abstrait de Janine van Oene, qui a plus de vingt ans de moins. Elle est basée àAmsterdamoù elle peint des formes étranges, comme imaginées dans ses réalités alternatives. Voir leurs toiles côte à côte met en évidence les similitudes qui traversent leurs esprits créatifs.

Marc Chagall,Le Loup et la Cigogne, circa 1927, gouache, encre et crayon noirAdagp, Paris 2024

Marc Chagall,un rêve fabuleuxà laGalerie Larock-Granoff

Dates :Maintenant jusqu'au 29 juin

Fondée en 1924 par Katia Granoff, laGalerie Larock-Granoffà Paris fut l'une des premières à être dirigée par une femme. Dans le Paris des années 1920, le galeriste faisait la promotion des œuvres de Claude Monet et de Marc Chagall bien avant que le monde de l'art ne s'intéresse à leurs domaines désormais cultes. Chagall, notamment, fut le tout premier artiste soutenu par Katia Granoff. C'est un lien intime qui est aujourd'hui célébré dans une nouvelle exposition, alors que la galerie célèbre son 100e anniversaire.

Dans l'une des plus anciennes galeries de Paris, plus d'une vingtaine d'œuvres de la sérieLes Fables de La Fontainesera présenté pour la première fois. Réalisée entre 1926 et 1927, la série a été commandée par le marchand d'art, éditeur et écrivain Ambroise Vollard pour illustrerle livre éponyme. C’est un choix mal compris à l’époque : pourquoi demander à un peintre russe d’interpréter le plus français des poètes ? C’est précisément ce paradoxe qui intéresse Vollard. Le résultat est une série d’œuvres libres et exubérantes, ainsi qu’une dizaine d’autres œuvres de l’artiste.

Tomona Matsukawa,Enfin, 2024, Huile sur lin montée sur panneauVoir Matsukawa, avec l'aimable autorisation de Ceysson & Bennett

Tomona Matsukawa,Comme je suisàGalerie Ceysson & Bénétière

Dates :Maintenant jusqu'au 13 juillet

Il y a quelque chose de frappant dans les œuvres ultraréalistes de l’artiste japonaise Tomona Matsukawa. Née en 1987 à Aichi, elle est diplômée de l'université de Tama en 2011, et se spécialise rapidement dans la peinture à l'huile. Ses œuvres ont cependant une qualité distinctive. Nés de conversations avec des femmes de sa génération, ses portraits mettent en scène des vestiges du quotidien, tels des fragments de banalité, rendus exceptionnels par le même procédé. Ces toiles réalistes prennent un aspect dramatique, qu'elles représentent un écran de téléphone portable, une boucle d'oreille délicate ou un carnet endommagé. C'est une manière de mettre en valeur la grande vulnérabilité de la vie en rendant beaux même les plus petits moments.

Ellsworth Kelly,Quatre verts, baie supérieure de Manhattan, 1957, Collage sur carte postale / Collage on postcard, 8,6 × 13 cm, Collection particulière / Private collectionFondation Ellsworth Kelly

Matisse, L'Atelier Rougeà laFondation Louis Vuitton

Dates :Maintenant jusqu'au 9 septembre

Les expositions comparatives sont sans doute l'une des grandes réussites duFondation Louis Vuitton— et c'est exactement ce qu'elle fera en mettant l'œuvre d'Henri Matisse face à celle d'Ellsworth Kelly. TitréL’Atelier rouge, faisant référence au chef-d'œuvre de Matisse de 1911, cette exposition rassemble pour la première fois les œuvres de son célèbre atelier rouge, complétées par des documents et des pièces d'archives inédits, offrant un aperçu des origines du tableau central et du parcours derrière sa création. L'exposition consacrée à l'art d'Ellsworth Kelly s'intituleFormes et couleurs (1949-2015), pour souligner l'influence de Matisse sur sa vision. La décision radicale de Matisse de saturer la surface d'une couche de peinture rouge a captivé Ellsworth Kelly, remodelant finalement la trajectoire de sa vie, qui a commencé en 1923 dans l'État de New York, il y a à peine 100 ans. Cette exposition est un anniversaire, et l'ouverture d'un dialogue pour trouver de nouvelles pistes de réflexion, tant sur le disciple que sur son maître.

Pour plus deCondé Nast Traveler'Pour la couverture de Paris cet été et pendant les Jeux Olympiques de 2024, cliquezici.

Lolita Mangest rédactriceculture, spécialisée dans les sujets concernant la musique, le cinéma, les arts visuels et la littérature. Formée en hypokhâgne puis en khâgne, avant d’étudier le journalisme culturel à la Sorbonne Nouvelle, elle a écrit pour des médias comme Libération, TRAX, NYLON ou encore GQ, avant...En savoir plus